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Radio France et les compositrices et compositeurs de musique contemporaine

Préconisations

Revaloriser la rémunération des commandes d’œuvres en l’alignant sur les barèmes pratiqués par la direction générale de la Création artistique pour les aides à l’écriture d’œuvre musicale originale.
Une meilleure répartition de la valeur doit être mise en place, en réduisant notamment l’écart de rémunération avec certain·e·s interprètes. Une attention toute particulière doit être portée aux commandes pour l’émission Création mondiale, qui doivent être rémunérées décemment et de manière non-forfaitaire.
Radio France doit également avoir une politique efficiente dans la recherche de co-commanditaires d’œuvres.
Par ailleurs, de nouveaux dispositifs de commandes pour des projets innovants pourraient être associés à des résidences.

Mettre en place un contrat de commande en bonne et due forme et prévoir une rémunération de 50 % à la signature du contrat et 50 % à la remise de l’œuvre (et non pas à la création de l’œuvre).

Considérer la musique contemporaine comme étant un prolongement du répertoire de patrimoine et l’intégrer dans la majorité des concerts de la saison artistique comme sur l’ensemble de la grille de programmes de France Musique.
Pour la saison artistique, la programmation de chaque mois devrait comprendre au moins une création et au minimum un quart d’œuvres composées après 1950.
Concernant France Musique, la diffusion ne peut être cloisonnée dans certaines « cases » mais devrait plutôt être répartie et densifiée sur l’ensemble de la grille : tous les jours et tout au long de la journée.

Porter une attention particulière à la diversité, aussi bien dans la parité entre les compositrices et les compositeurs que dans l’équilibre entre les différentes générations ou bien entre les différentes esthétiques.
Si l’effort de programmation de l’émission Création mondiale est à saluer en la matière, il doit être étendu à l’ensemble de la saison artistique et de la programmation de France Musique : une attention prioritaire doit être portée à la fois sur les enjeux paritaires ainsi que sur l’émergence des jeunes compositrices et compositeurs.
Les effets de concentration doivent impérativement être évités : la politique de reprise comme la programmation de grandes émissions radiophoniques ne peut conduire à mettre systématiquement en lumière le travail d’une minorité.

Amplifier la politique de valorisation des créations publiques sur l’antenne de France Musique.
Une politique de captation et de retransmission plus importante des concerts des ensembles spécialisés, des centres nationaux de création musicale, de l’Ircam et dans les grands festivals de musique contemporaine en région, est à ce titre nécessaire et permettra une très grande diversification des contenus à la hauteur de la programmation très large de ces acteurs de l’écosystème de la création musicale.
D’autre part, une diffusion plus importante, quotidienne, d’enregistrements d’archives doit pouvoir mettre en valeur le répertoire constitué lors des dernières dizaines d’années.
Enfin, les échanges au niveau international doivent être repris et une meilleure valorisation sur les plateformes numériques est à envisager.

En concertation avec les compositrices et les compositeurs, repenser le format du festival Présences.
Ce dernier ne doit pas être concentré sur une unique semaine dans l’année et il doit trouver un format différent que le portrait actuel, trop réducteur.

Augmenter largement le temps de parole accordé aux compositrices et compositeurs vis-à-vis de celui octroyé aux interprètes sur l’antenne de France Musique, mais également sur les autres stations du groupe, afin de leur permettre d’exprimer toute la diversité de leurs pratiques.
Actuellement trop marginale, cette parole doit retrouver une place à l’antenne et pouvoir être partagée avec les auditrices et auditeurs, car le regard des compositrices et compositeurs sur l’art et sur le monde d’aujourd’hui possède sa propre singularité.

Impliquer davantage les formations musicales permanentes dans la dynamique de création, notamment sur les répertoires symphoniques et vocaux.
À ce titre, l’Orchestre philharmonique de Radio France doit redevenir un outil au service des compositrices et compositeurs.
Une réflexion peut être mise en place sur la manière d’impliquer davantage les instrumentistes de ces formations sur les répertoires contemporains, en les réunissant éventuellement en effectifs réduits et dans des configurations à géométrie variable.

Remettre en place sur une des antennes de Radio France un espace de création radiophonique pouvant être ouvert aux propositions artistiques des compositrices et compositeurs (production et diffusion).

Mener une réflexion sur les résidences de compositrices et compositeurs contemporains au sein de la Maison de la radio et de la musique qui joueront un rôle actif au sein de Radio France.
Ces résidences, pouvant notamment déboucher sur un projet original mêlant la création d’œuvres « hybrides » – à la fois pensées pour le concert et pour la radio –, pourront permettre d’accueillir des compositrices et compositeurs sélectionné·e·s annuellement par un jury indépendant et qui interviendront tout autant dans la programmation artistique que sur les antennes.

Lors des comités de programmation et de bilan organisés par Radio France, prévoir la présence de compositrices et compositeurs, toutes esthétiques confondues.

Valoriser davantage l’activité musicale contemporaine en région, notamment en développant des partenariats avec les festivals et les centres nationaux de création musicale pour la création de contenus originaux à même de retransmettre une diversité française dans son ensemble.